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R'mione et Moka à l'extérieur devant l'étang - British shorthair et longhair

Une autre vision de l’élevage, priorité au bien-être animal !

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Je souhaiterais à travers cet article vous expliquer pourquoi et comment j’en suis arrivée à créer cet élevage où le bien-être de mes chats est réellement au cœur de mes préoccupations. J’aimerais faire changer les mentalités, du moins j’aimerais amener les personnes à se poser les bonnes questions. Oui, il est possible d’élever et d’aimer ses animaux !

Nous avons tous vu ou entendu parler des élevages « usines », ces élevages où les animaux sont traités comme de vulgaires objets sans le moins respect. Ces usines, malheureusement, sont bien plus courantes que nous ne pouvons l’imaginer. Que ce soit en France ou dans d’autres pays européens, ces élevages « bon marché » sont ceux qui approvisionnent nos animaleries et nos salons d’animaux divers. Les chiots ou chatons issus de ces « fermes d’élevage » passent des heures entassés dans des camionnettes pour passer les frontières illégalement et rejoindre les jolies vitrines de vos animaleries préférées. Ils ont grandi dans des cages remplies d’excréments, n’ont jamais été caressé ni soigné. Ils arrivent bien souvent avant l’âge de 2 mois, malades, avec des parasites et des papiers falsifiés mais peu importe, ils feront le plaisir de personnes heureuses et pensant acheter un chiot d’un élevage du coin.

Je vous invite à faire des recherches sur ces « fermes-élevage de l’horreur », et si vous n’avez pas peur, regardez les photos, osez le faire, ne détournez pas le regard !

La loi française trop laxiste avec les éleveurs

Sans tomber dans cet extrême (courant ceci dit), il suffit d’ouvrir les yeux et de regarder les élevages qui nous entourent. Énormément d’établissements pratiquent l’élevage intensif pour être rentables. Le principe est simple, un maximum d’animaux dans un minimum de place avec le minimum de soin. Mais dans le fond, même si évidemment nous ne pouvons pas tolérer ces comportements affligeants, qui est le plus à blâmer? Les éleveurs dénués d’amour et de considération pour leurs animaux, les familles qui choisissent d’adopter là bas pour économiser un peu d’argent (parce que oui c’est cher un animal de race) et qui de ce fait encouragent cette pratique immorale ou bien notre gouvernement qui autorise et légalise ces horreurs? Je vous joins ci-dessous un extrait de texte de loi concernant l’élevage félin français et je vous invite à bien regarder les surfaces minimales légales.

L’espace minimal requis pour l’hébergement des chats est de 2 m² par chat. Tout ou partie de cet espace d’hébergement est abrité des intempéries et du soleil. Il peut être réduit pour les séjours dans les locaux d’isolement le temps du traitement de l’animal malade.
Le sol des logements est plein et continu. Le sol de l’espace d’hébergement doit être conçu et entretenu pour ne pas être source de nuisances, de risque sanitaire et garantir les conditions de bien-être des chats.
L’espace d’hébergement dispose de plates-formes à différents niveaux en nombre suffisant afin d’offrir à chaque chat une aire de repos et d’observation et une possibilité de rester à distance des autres chats. La surface des plates-formes permettant le couchage est comptabilisée dans les 2 m² par chat.
Les chatons non sevrés peuvent être hébergés sur cette surface minimale avec leur mère.

Ministère de l’agriculture,
de l’agroalimentaire et de la forêt

Sans faire d’anthropomorphisme, comment pouvons nous penser qu’un chat pour être heureux, n’a besoin que de seulement 2 m² ? Pour information, l’élevage canin n’est guère mieux puisque chaque animal n’a besoin que de 5 m² selon la loi. Je suis outrée de lire ce genre d’articles, et évidemment je pense aussi à toutes les autres espèces animales qui subissent la cruauté de l’être humain (tous les animaux de ferme notamment où là le comble de l’horreur dépasse tout entendement).

Chaque problème a une solution

Nous, les éleveurs, sommes soumis à des lois comme tout un chacun et même si certains ne se gênent pas pour les enfreindre, beaucoup restent quand même dans ce cadre légal. Si seulement les lois sur le bien-être animal étaient revues, les conditions de vie de nos chers compagnons seraient bien plus supportables. Pourquoi ne pas réviser ces textes et intégrer un peu d’humanité entre leurs lignes. Imposer des conditions de vie beaucoup plus agréables, augmenter les surfaces par animal, limiter les portées pour les femelles, diminuer le nombre d’animaux détenus par élevage, obliger les éleveurs à assurer une retraite chaleureuse à leurs animaux… Il y a tellement à dire et à faire que la tâche paraît presque impossible à réaliser et pourtant elle s’avère plus que nécessaire.

Nous traversons actuellement une période particulière et je vois et entends les gens se plaindre d’être confinés (avec tout le confort que nous avons aujourd’hui), de ne plus pouvoir sortir à leur guise ou de ne pas pouvoir partir en vacances. Je vous demande juste de vous mettre dans la peau de cette chatte qui passera sa vie dans 2m² et fera portée sur portée avec pour seul horizon les murs ou les barreaux de sa cage. Pensez à tous ces animaux qui passeront leur vie enfermés parce que nous, les « être supérieurs », en avons décidé ainsi.

Un animal, quel qu’il soit, n’est pas fait pour vivre prisonnier. Ils ont le droit, tout comme nous, au respect, à l’amour et à la compassion. Je suis certaine que nous avons tous un souvenir bienheureux avec un animal. Ils sont innocents et ne portent pas de jugement, ils n’imposent pas leurs règles et vivent le moment présent.

Après avoir fait des études dans le milieu de l’élevage (plus de deux ans) je peux vous assurer avoir vu des choses qui m’ont marqué à vie. Des horreurs telles qu’on ne peut l’imaginer. Des gens qui se disent amoureux de leurs animaux mais qui n’hésitent pas à leur faire subir des horreurs indicibles parce qu’ils ne sont plus rentables. J’ai pleuré, un nombre de fois incalculable. J’ai été tellement dégoûtée et meurtrie qu’une fois mes diplômes en poche j’ai refermé ce chapitre de ma vie en pensant ne plus jamais y être confrontée.

Mais l’amour des animaux est un virus qui, une fois attrapé, ne se guérit jamais. J’ai toujours été accompagnée par des boules de poils (grosses ou petites, du petit hamster au cheval), ma vie sans eux est inconcevable, ils m’apportent ce petit truc en plus que je ne saurais pas expliquer. Comme beaucoup je pense, j’ai récupéré des chats à droite et gauche, sauvé dans une portée voisine non désirée, ramassé au bord de la route. J’ai passé des années merveilleuses à leurs côtés, je pense notamment à Titi, Tino, Vortex, Kiara… Ils ont façonné année après année mon amour pour les félins, ces petits êtres si merveilleux.

Mon premier chat de race

Et puis un jour, quelques années plus tard, mon conjoint (que je remercie au passage) m’a offert un chat de race, c’était la première fois pour moi. Un coup de cœur pour le British que je ne connaissais pas encore mais dont l’aspect de gros nounours m’attirait fortement. Nous avons donc fait quelques heures de route pour nous rendre dans un élevage trouvé sur le net. Quand nous sommes arrivés, notre enthousiasme a été mis à rude épreuve. Des enclos, des cages, des lits parapluies d’enfants avec à l’intérieur des chiennes et leurs portées, des cages de rongeurs avec des chattes et leurs chatons. Je ne vous dirai pas combien, je n’en sais rien. Une odeur insoutenable, une vielle bâtisse sombre et du bazar partout. Les chiens hurlaient sur nous, au moins deux races différentes, les chats se cachaient. L’éleveuse, au téléphone quand nous sommes arrivés, nous demande de nous rendre derrière une porte dans le fond et de « choisir notre chaton ». Nous ne savons pas trop comment réagir c’est très étonnant mais bon nous y allons. Une fois derrière la porte en question, nous avons cru à une caméra cachée. Nous étions dans une salle de bain avec une dizaine de chatons d’âges différents, des litières sales, une odeur atroce et une toute petite fenêtre autorisant la lumière naturelle. Les chatons étaient effrayés et il était difficile pour nous de réussir à en approcher un, ils avaient entre 3 et 5 mois. Au bout de plusieurs longues minutes l’éleveuse nous a rejoint et voyant que nous ne semblions pas « emballés », elle nous a proposé de la suivre pour voir des chatons plus jeunes. Nous l’avons suivi sous les combles. Quelle tristesse, quel sentiment de culpabilité qui nous a envahi. Quatre petites cages de 80cm par 150cm, vitrées, sans ouverture. Dans chacune d’elle une maman et ses bébés âgés d’environ deux mois. Des bébés qui allaient quitter leur maman d’ici quelques jours à peine. Nous n’avons pas pu nous résoudre à adopter si jeune et sommes redescendus dans la fameuse salle de bain. Que faire? Partir en laissant ces chatons dans ces conditions ou décider d’en « sauver » un mais par la même occasion d’encourager cette éleveuse dans sa façon de faire.

Vous l’aurez compris, nous avons finalement décidé d’en prendre un, vous le connaissez, c’est notre Moka. Nous ne sommes pas spécialement fiers mais aujourd’hui nous sommes heureux d’avoir ce patachon, à nos côtés. Les premiers jours à la maison ont été compliqués, Moka se cachait, nous ne pouvions pas l’approcher, cela a duré une bonne semaine avant qu’il comprenne que nous étions sa famille. Encore une triste vision de l’élevage, ce n’est pas cela qui m’a réconcilié avec ce « métier » qui m’avait pourtant fait rêver étant jeune.

Faire les choses différemment pour le bien-être animal

L’année suivante nous avons eu l’opportunité d’acheter une maison avec énormément de terrain pour nos chevaux. J’étais employée du secteur de la finance à cette période de notre vie et loin de moi l’idée de me lancer dans l’élevage. Et puis un jour, avec l’arrivée de notre deuxième enfant, l’idée d’un changement de vie s’est profilé à l’horizon. Cette maison nous le permettait, j’avais les compétences pour et plus que tout autre chose, j’avais cet amour inconditionnel pour ces boules de poils. De fil en aiguille l’idée a germé puis fleuri dans nos têtes. Quitter mon travail a été compliqué psychologiquement mais avec l’aide de mon conjoint et son appui je l’ai fait.

Suite à deux autres déceptions concernant les élevages de Nala et Pearl, la motivation et l’envie de faire bouger les choses ont été plus fortes que le reste. Il est très compliqué de se lancer dans l’élevage, c’est un monde d’hypocrisie et de jalousie. Je suis heureuse aujourd’hui de pouvoir compter sur quelques éleveuses devenues des amies qui voient les choses de la même façon que moi. Des éleveuses sincères qui aiment leurs chats avant tout. L’élevage est, selon moi, un métier qu’on ne peut pas faire sans l’amour de nos animaux.

La maison où les chats sont rois

Aujourd’hui j’ai 8 chats à la maison, dont Moka qui est stérilisé, et ils vivent avec nous comme n’importe quel chat de compagnie. Nous avons presque 300 m² et nos portes sont toujours ouvertes. Ils dorment avec nous et vont où bon leur semble. La seule contrainte est pendant les chaleurs des filles où elles sont dans notre partie nuit la journée et dans notre partie salon/cuisine la nuit pour éviter les accidents. Tous mes chats sans exception vont dehors, nous avons la chance d’avoir 22 hectares loin de tout danger. Certaines personnes me demandent si je n’ai pas peur qu’il leur arrive quelque chose « vu le prix qu’ils coûtent »… Sachez que mes chats n’ont aucune idée de ce qu’ils « coûtent », et qu’avant d’être des British, ce sont des chats. Ce sont des félins qui adorent profiter de l’extérieur, sentir le vent, courir après les papillons, monter aux arbres. Si nous habitions dans un lotissement je ne les laisserai pas sortir par peur des voitures, des vols et autres, mais c’est parce que nous avons acheté cette maison et ce terrain que je me suis lancée dans cette aventure… Attention, je ne jette pas la pierre à ceux qui ne mettent pas leurs chats dehors, je sais que parfois c’est très compliqué voir impossible quand on habite en ville. J’ai fait ce choix, qu’il plaise ou non, et je pense sincèrement que mes chats sont heureux.

Il est vrai qu’acheter un chaton chez un éleveur qui mise sur la qualité de vie, la santé, le bien-être et le bonheur de ses chats est plus onéreux que d’aller acheter un chaton dans un élevage « usine ». Je pense personnellement qu’il vaut mieux économiser quelques mois supplémentaires et prendre le temps de choisir un éleveur qui respecte et qui aime ses animaux. Vous verrez la différence sur votre chaton, il sera bien dans ses pattes, sociabilisé et profondément attaché à l’être humain. De plus, un éleveur sérieux vous fournira les tests santé de ses adultes, des conseils et une écoute permanente pour la suite. Vous aurez des garanties et une personne expérimentée en face de vous, pas un simple vendeur de tapis.

Si chacun pensait au bien-être animal et refusait d’encourager ces fermes d’élevages, ces dernières ne subsisteraient pas longtemps : pas de client, pas de marchand.

Les animaux nous apportent tellement de bonheur, il serait temps de leur retourner la pareille, nous en avons les possibilités, c’est à nous de changer de comportement. Les mentalités doivent changer, nos animaux en souffrent, entre ceux qui vivront enfermés toute leur vie pour reproduire, ceux qui seront abandonnés au premier départ en vacances, ceux qui ne connaitront jamais la douceur d’une caresse…

J’ai bon espoir de voir les choses s’améliorer, un jour peut-être pourrons nous parler de ces horreurs au passé.

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MARTEL
MARTEL
2 années il y a

Très Bel élevage canidés et surtout très belle Chaterrie à voir et recommander pour toute adoption

PASCALE CROSNIER
PASCALE CROSNIER
2 années il y a

Magnifique commentaire et tellement vrai…Amoureux des animaux, faisons de sorte que les « choses changent », même si une certaine prise de conscience commence à se faire dans notre pays.

Isabelle
Isabelle
3 années il y a

Bravo et merci de votre témoignage !

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